ZAC PONT D’ISSY – ECLAIRCISSEMENTS

Un article du Parisien du 18 août 2015 laisse à penser que la tour Hélice pourrait être construite rapidement à la suite de l’achèvement de l’enquête publique sur la ZAC du Pont d’Issy cet été. Or l’enquête publique de cet été concernait un permis de construire et non une ZAC, un immeuble et non une tour.

Il semble qu’une confusion soit faite par ce journal sur le périmètre et le contenu de la dernière enquête publique (Issy-Pont).

Celle-ci portait uniquement sur le secteur jointif d’Isséane, où il était prévu initialement la construction de deux tours, Imefa 52 plus une autre, dont le projet est maintenant abandonné et remplacé par une nouvelle proposition d’aménagement, objet de cette dernière enquête.

De l’autre côté de la rue Rouget de Lisle, une précédente enquête publique a porté sur le projet de construction de la tour Hélice haute de 144 m. Ce projet a reçu un avis favorable d’un  commissaire enquêteur et fait actuellement l’objet d’un contentieux engagé par ACTEVI et Val de Seine Vert.

Le projet jointif d’Isséane, dénommé Issy-Pont, a également fait l’objet d’un avis favorable d’un autre commissaire enquêteur, même si celui-ci a relevé notamment les besoins du secteur en termes de circulation et de transports en commun, et l’intérêt d’étudier les moyens de sauvegarder la plus petite des halles de type Eiffel.

Le commissaire enquêteur nommé pour cette enquête reprenait ainsi les remarques et souhaits exprimés à plusieurs reprises sur le cahier d’enquête, notamment par ACTEVI.

Les deux projets sont distincts et la construction de la tour n’est donc pas la conséquence d’un avis favorable du commissaire enquêteur nommé pour le suivi de la deuxième enquête.

C’est plutôt le souhait du promoteur, mais celui-ci sera probablement assez prudent pour attendre la décision du juge avant de se lancer dans cette aventure.

L’équipe ACTEVI

A propos d’Isséane, de la ville et des bureaux

Vue du Pont d'Issy et d'Isséane

Vue du Pont d’Issy et d’Isséane

Gisèle Escourrou, dans son étude « Le climat et la ville », montre l’existence de phénomènes intéressants quant à la dispersion ou la concentration des polluants.

Des études menées à Paris montrent que les brises urbaines venant de la périphérie convergent vers le centre plus chaud y entraînant des pointes de pollution, phénomène d’autant plus marqué que le quartier compte des bureaux où il fait encore plus chaud.  Ainsi le 2 février 1981, on a relevé des valeurs supérieures à 1 000 µg/m3 en acidité forte dans un quartier à dominante de bureaux alors que la moyenne pour l’ensemble de Paris était de 800 µg/m3. Paris et sa proche banlieue constituent déjà un îlot de chaleur qu’il convient de ne pas renforcer localement en entassant des immeubles sans prioriser la végétation qui a parmi de multiples vertus celle de réguler la température par évapo-transpiration. Les parcs constituent des masses froides.

Le vent dominant n’est pas obligatoirement le vent polluant. Les directions polluantes correspondent à celles qui s’accompagnent d’une faible vitesse et d’une atmosphère stable : c’est le cas du vent d’est lors de la présence d’un anticyclone en saison froide. Paradoxalement, c’est alors la banlieue ouest ou nord-ouest de Paris, pourtant plus résidentielle, qui est la plus polluée, le vent d’est à régime lent et laminaire, ne fait que pousser les polluants parisiens sans les disperser. A l’inverse, lorsque les masses d’air sont instables, les vents d’ouest  turbulents ont un effet dispersant sur les polluants qui ne stagnent plus, rendant la banlieue sud-est moins polluée.

Dans le cas qui nous occupe et en résumant, l’érection de tours au Pont d’Issy pourrait avoir comme effet de bloquer la progression lente des polluants émis par Isséane en saison froide en opposant un écran aux vents dominants d’est, et un effet symétrique vis-à-vis des vents d’ouest les empêchant de jouer leur rôle de dispersant.

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